La vision de Get Your Way s’est fortement affinée au fil des itérations, et les fondateurs en sont convaincus : “Nous avions compris que la technologie n’était qu’un moyen, et qu’il fallait chercher où elle pouvait apporter la plus forte valeur ajoutée”, explique Nicolas Dessambre. Leur approche low tech tranche avec la course aux gadgets high-tech des géants du web. Peu importe l’évolution du marché, Get Your Way privilégie l’ergonomie et l’efficacité plutôt que la surenchère technologique. Même si des concurrents finissaient par commercialiser des lunettes hyper sophistiquées, la start-up se positionnerait comme un intégrateur flexible plutôt que comme un simple fabricant. En attendant, elle mise sur ses propres brevets et une production en petite série, notamment via l’impression 3D. L’assemblage est réalisé à Nivelles, avec certaines pièces provenant des États-Unis ou de Chine, tout en gardant un maximum de maîtrise sur la chaîne de production.
Plutôt que de vendre uniquement son matériel, Get Your Way adopte une approche hybride : un modèle “Product as a service”, où les écrans sont loués et entretenus par la start-up, et une licence logicielle permettant une intégration avec les systèmes existants. Avec un coût à partir de 50.000 euros annuels, son offre reste bien plus abordable que des solutions robotiques spécialisées. L’ambition de la start-up ? Équiper au moins 10 nouveaux hôpitaux belges d’ici fin 2025. Mais le plus grand défi reste l’adoption par les utilisateurs. “Introduire une nouvelle façon de travailler est toujours un défi”, reconnaît le CEO. Get Your Way mise donc sur une adoption progressive, sans imposer son produit, une stratégie qui pourrait bien lui offrir un avantage stratégique face à des acteurs qui misent davantage sur l’innovation technologique que sur l’efficacité réelle pour les utilisateurs.